Sylvain a commencé le rugby tardivement, à 22 ans. Son parcours pourrait ressembler à tant d’autres, à un détail près. Il est marqué par un manque de chance aussi évident que rare, qui méritait un coup de projecteur, trèfle à quatre feuilles et fer à cheval à la main. Voici donc le récit d’une heureux malchanceux…
Sylvain Van der Wal est originaire de Saissac, un paisible village de l’Aude, plus porté sur le ballon rond que sur l’ovale. Le garçon est plutôt solide sur les appuis, et adroit de ses mains. Il met à profit ses talents pour jouer gardien de but, trop brute pour évoluer dans le champ de toute façon. « J’ai toujours joué au foot parce que c’était le sport au village, et que j’étais avec les copains. Comme le dit Gregory Coupet « le gardien est le trait d’union entre le foot et le rugby ». Inconsciemment le rugby était peut être déjà dans le coin de ma tête. »
Et pas que le rugby visiblement. Puisque la copine de notre héros du jour, rugbywoman en Ariège, du côté de Belesta, au sein des Rambailleuses, va motiver son footeux à devenir champion de l’ovale. « J’en ai parlé à mon grand frère qui lui, a toujours joué au rugby. Il m’a dit que son club cherchait des joueurs pour l’équipe réserve. J’ai donc décidé de m’embarquer dans le rugby au club de Launaguet au mois de décembre, pas le meilleur mois pour commencer (rires). Mon premier entraînement fût assez rude. Je courais partout mais pour pas grand chose, ni grosse efficacité. Je voulais être sur toutes les actions et je me souviens avoir dit « c’est beaucoup trop physique !». Mon frère, mort de rire, m’a répondu : « Pas étonnant, tu courrais partout aussi ! Tu as beaucoup à apprendre. »
Sylvain s’accroche, écoute, observe et prend de plus en plus de plaisir, et se décide finalement à prendre une licence. Solide sur les appuis, les épaules larges, la ventrèche suffisante, on lui demande de signer une licence de pilier. Il accepte, tout en menant de front le foot et le rugby. Pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, le néo-pilier marquera même un essai. « J’ai commencé ma carrière sur les chapeaux de roues oui, mais c’est retombé comme un soufflé. J’ai enchaîné le deuxième match avec un front ouvert, et le troisième avec le nez en sang. Mon coach a alors reproché à mon frère d’avoir ramené un joueur en carton ! »
Au -delà des hématomes, et des courbatures nouvelles, c’est le manque de résultats qui titille Sylvain, enchaînant 5 matchs pour autant de défaites, et sans le moindre bonus défensif. Son équipe l’emporte finalement lors de la sixième journée « Oui, mais je ne jouais pas ce jour là… puisque j’étais au foot ».
Pour des raisons professionnelles, il déménage dans le Lot-et-Garonne avec sa bien aimée. Ils partent en quête d’un nouveau club, et s’engagent finalement à Puy l’Evêque, dans le Lot, à quelques kilomètres de leur nouvelle habitation. Sylvain se souvient : « Premier entraînement, nous étions 6, avec le coach, sous la neige un froid polaire ! Je me suis demandé où j’avais atterri. » Les matchs s’enchaînent, encore et toujours sans victoire. 7 matchs disputés, 7 défaites sans aucun bonus défensif encore.
« Cette année-là je suis pourtant passé tout proche d’une victoire, si, si, mais le destin en a voulu autrement. » Ou plutôt une interception à la dernière seconde. Mais le jeu des poules de brassage (2ème, 3ème et 4ème série) étant ce qu’il était alors dans le Comité périgord agenais, Puy l’Evêque se voyait qualifier en quart de finale, avec seulement deux victoires au compteur. Deux succès auquels Sylvain n’avait pas pris part, puisqu’il était arrivé juste après… la série de défaites.
Toujours pour raisons professionnelles, le coupe revient dans l’Ariège à Lapenne (et non pas à la peine comme certains mauvais esprits commençaient à imaginer). Un des joueurs de Puy-L’Evêque connaissait bien l’entraîneur de Mazères, il n’en fallait pas plus pour poser son sac dans le vestiaire des Rouge et Noir évoluant en première série. Car oui, même vierge de tout succès, Sylvain ne cesse de monter de niveau.
La maffre chevillée au corps, il dévoile ses premiers pas au RCM : « Quand je suis arrivé, l’équipe venait de subir une très lourde défaite contre Lavelanet (62-0). Pas fait pour me mettre en confiance pour mon premier match, à Brassac dont nous sommes revenus avec une belle… défaite, une de plus à mon actif. »
Sylvain a beau chercher le chat noir à la maison, il n’en trouve pas, il se pense maudit, et imagine revivre une saison compliquée, et surtout sans victoire, après 12 matchs disputés. Le week-end suivant, fin octobre, Mazères recevait le RC Alaric, première au classement, et invaincu, difficile d’imaginer que la série noire n’allait pas se prolonger. Mais le match est plus accroché que prévu, ça bataille ferme devant, et Sylvain ne laisse pas sa part au chien. Le score est équilibré, Mazères prend le dessus, et finit par s’imposer. « Quel plaisir quand l’arbitre a sifflé la fin du match. Enfin une première victoire après 12 matchs sans victoires et sans prendre le moindre point ! Moi le chat noir, j’ai vaincu le signe indien, le chiffre 13 m’a porté chance finalement ! ».
Sylvain fut logiquement récompensé du titre de Cagolin suprême pour son exploit. Et si vous vous demandez ce qu’il est advenu ensuite, l’ex-cagolin vous le raconte lui-même : « Depuis nous avons perdu un seul match, avec le bonus défensif, et avons remporté 5 matchs consécutifs. Nous sommes passés de l’avant dernière place à la 4ème. Et oui, je ne suis plus le chat noir. J’aurais mis 13 matchs pour enfin en gagner un, mais je suis heureux de jouer au rugby et j’espère que beaucoup d’autres succès vont suivre dans les prochaines années ! »
Voilà l’hsitoire peu banal d’un joueur comme un autre… ou presque, dans le monde du rugby amateur…
Sylvain a commencé le rugby tardivement, à 22 ans. Son parcours pourrait ressembler à tant d’autres, à un détail près. Il est marqué par un manque de chance aussi évident que rare, qui méritait un coup de projecteur, trèfle à quatre feuilles et fer à cheval à la main. Voici donc le récit d’une heureux malchanceux…
Sylvain Van der Wal est originaire de Saissac, un paisible village de l’Aude, plus porté sur le ballon rond que sur l’ovale. Le garçon est plutôt solide sur les appuis, et adroit de ses mains. Il met à profit ses talents pour jouer gardien de but, trop brute pour évoluer dans le champ de toute façon. « J’ai toujours joué au foot parce que c’était le sport au village, et que j’étais avec les copains. Comme le dit Gregory Coupet « le gardien est le trait d’union entre le foot et le rugby ». Inconsciemment le rugby était peut être déjà dans le coin de ma tête. »
Et pas que le rugby visiblement. Puisque la copine de notre héros du jour, rugbywoman en Ariège, du côté de Belesta, au sein des Rambailleuses, va motiver son footeux à devenir champion de l’ovale. « J’en ai parlé à mon grand frère qui lui, a toujours joué au rugby. Il m’a dit que son club cherchait des joueurs pour l’équipe réserve. J’ai donc décidé de m’embarquer dans le rugby au club de Launaguet au mois de décembre, pas le meilleur mois pour commencer (rires). Mon premier entraînement fût assez rude. Je courais partout mais pour pas grand chose, ni grosse efficacité. Je voulais être sur toutes les actions et je me souviens avoir dit « c’est beaucoup trop physique !». Mon frère, mort de rire, m’a répondu : « Pas étonnant, tu courrais partout aussi ! Tu as beaucoup à apprendre. »
Sylvain s’accroche, écoute, observe et prend de plus en plus de plaisir, et se décide finalement à prendre une licence. Solide sur les appuis, les épaules larges, la ventrèche suffisante, on lui demande de signer une licence de pilier. Il accepte, tout en menant de front le foot et le rugby. Pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, le néo-pilier marquera même un essai. « J’ai commencé ma carrière sur les chapeaux de roues oui, mais c’est retombé comme un soufflé. J’ai enchaîné le deuxième match avec un front ouvert, et le troisième avec le nez en sang. Mon coach a alors reproché à mon frère d’avoir ramené un joueur en carton ! »
Au -delà des hématomes, et des courbatures nouvelles, c’est le manque de résultats qui titille Sylvain, enchaînant 5 matchs pour autant de défaites, et sans le moindre bonus défensif. Son équipe l’emporte finalement lors de la sixième journée « Oui, mais je ne jouais pas ce jour là… puisque j’étais au foot ».
Pour des raisons professionnelles, il déménage dans le Lot-et-Garonne avec sa bien aimée. Ils partent en quête d’un nouveau club, et s’engagent finalement à Puy l’Evêque, dans le Lot, à quelques kilomètres de leur nouvelle habitation. Sylvain se souvient : « Premier entraînement, nous étions 6, avec le coach, sous la neige un froid polaire ! Je me suis demandé où j’avais atterri. » Les matchs s’enchaînent, encore et toujours sans victoire. 7 matchs disputés, 7 défaites sans aucun bonus défensif encore.
« Cette année-là je suis pourtant passé tout proche d’une victoire, si, si, mais le destin en a voulu autrement. » Ou plutôt une interception à la dernière seconde. Mais le jeu des poules de brassage (2ème, 3ème et 4ème série) étant ce qu’il était alors dans le Comité périgord agenais, Puy l’Evêque se voyait qualifier en quart de finale, avec seulement deux victoires au compteur. Deux succès auquels Sylvain n’avait pas pris part, puisqu’il était arrivé juste après… la série de défaites.
Toujours pour raisons professionnelles, le coupe revient dans l’Ariège à Lapenne (et non pas à la peine comme certains mauvais esprits commençaient à imaginer). Un des joueurs de Puy-L’Evêque connaissait bien l’entraîneur de Mazères, il n’en fallait pas plus pour poser son sac dans le vestiaire des Rouge et Noir évoluant en première série. Car oui, même vierge de tout succès, Sylvain ne cesse de monter de niveau.
La maffre chevillée au corps, il dévoile ses premiers pas au RCM : « Quand je suis arrivé, l’équipe venait de subir une très lourde défaite contre Lavelanet (62-0). Pas fait pour me mettre en confiance pour mon premier match, à Brassac dont nous sommes revenus avec une belle… défaite, une de plus à mon actif. »
Sylvain a beau chercher le chat noir à la maison, il n’en trouve pas, il se pense maudit, et imagine revivre une saison compliquée, et surtout sans victoire, après 12 matchs disputés. Le week-end suivant, fin octobre, Mazères recevait le RC Alaric, première au classement, et invaincu, difficile d’imaginer que la série noire n’allait pas se prolonger. Mais le match est plus accroché que prévu, ça bataille ferme devant, et Sylvain ne laisse pas sa part au chien. Le score est équilibré, Mazères prend le dessus, et finit par s’imposer. « Quel plaisir quand l’arbitre a sifflé la fin du match. Enfin une première victoire après 12 matchs sans victoires et sans prendre le moindre point ! Moi le chat noir, j’ai vaincu le signe indien, le chiffre 13 m’a porté chance finalement ! ».
Sylvain fut logiquement récompensé du titre de Cagolin suprême pour son exploit. Et si vous vous demandez ce qu’il est advenu ensuite, l’ex-cagolin vous le raconte lui-même : « Depuis nous avons perdu un seul match, avec le bonus défensif, et avons remporté 5 matchs consécutifs. Nous sommes passés de l’avant dernière place à la 4ème. Et oui, je ne suis plus le chat noir. J’aurais mis 13 matchs pour enfin en gagner un, mais je suis heureux de jouer au rugby et j’espère que beaucoup d’autres succès vont suivre dans les prochaines années ! »
Voilà l’hsitoire peu banal d’un joueur comme un autre… ou presque, dans le monde du rugby amateur…