Thierry Meurie a 52 ans. Dans la fleur de l’âge à l’échelle de la vie, mais un âge canonique pour poursuivre la pratique du rugby. Dangereux même s’exclameront rapidement certaines voix anti-ovales bien pensantes. Et pourtant, le doyen de la Douve, (nom du terrain du club de Luzech dont il défend les couleurs en réserve de promotion honneur), et peut être même doyen du rugby français évoluant en compétition officielle, est… médecin généraliste à la ville. L’occasion pour nous de prendre le pouls de ce passionné, et de lui demander pourquoi il continue à jouer. Sa réponse, qui a valeur d’une superbe déclaration d’amour pour notre sport, mérite d’être lue et relue… (par David Campese)
Formé à Cahors, sa ville natale, jusqu’en seniors, le jeune homme part ensuite à Caussade, pour quatre années. Puis, il rejoindra l’US Luzech où évoluaient les copains. Mais un arrêt prématuré autant pour raisons professionnelles que personnelles, a laissé un sentiment d’amertume au toubib : « Je ressentais comme un goût d’inachevé, et cette sensation m’a toujours poussé à préparer mon sac à chaque début de saison. Et j’ai sauté le pas l’an dernier. Le pari s’est très bien passé, tellement bien que j’ai rempilé encore cette année. Oui, j’ai osé refouler le pré avec les fils de mes copains. »
Un brin d’ironie au passage, mais la réalité est là. Un sacré défi même pour celui qui a occupé tous les postes à l’arrière, du 9 au 15, même si c’est au poste de centre que Thierry a connu des sélections départementales et régionales. Un challenge personnel qui lui confère le droit (et la responsabilité) d’être comme un « porte parole » ou un ambassadeur du rugby à travers le temps, pour tous les parents qui s’interrogent depuis quelques semaines sur le bien fondé d’inscrire leur fiston dans une école de rugby, la faute à une médiatisation malsaine ou mal orientée, qui place le rugby au banc des accusés.
Thierry Meurie lui, a un autre avis. Il l’exprime avec autant de sincérité que de conviction, presque une déclaration d’amour pour le ballon ovale et ses valeurs décriées parfois : « Le rugby à XV est un sport noble où l’humilité côtoie l’orgueil, où le respect s’associe à la ruse, où l’individualité n’est rien sans la solidarité. Toutes ces valeurs font de ce sport une école de la vie incroyable qui inculque le courage, la combativité, l’amitié, la persévérance et la patience, le goût de l’effort à tous nos jeunes qui me paraissent bien plus en danger dans nos rues, que sur un pré à se disputer un bout de cuir. À l’heure de toutes les polémiques sur la dangerosité de ce sport, je voudrais dire à tous ces parents inquiets que le corps arbitral a extrêmement bien travaillé pour tous nos jeunes. Tout est mis en œuvre pour leur sécurité. C’est aussi cela qui m’a incité à rechausser les crampons, l’absence de violence et de jeu dur pour nous qui formons une grande majorité des joueurs français. Après 27 années de pratique sans retenue et 19 ans d’arrêt, je voudrais que les personnes ne voient pas en moi un farfelu mais plutôt un amoureux de ce sport qui lui a beaucoup donné, dont une santé physique et mentale qui l’ont autorisé à traverser les décennies avec succès, et devenir une personne respectée et respectueuse. Alors vous parents hésitants, donnez à vos enfants une chance supplémentaire de devenir une personne bien, et armée pour la vie. »
Après une telle déclaration, on ne peut que tomber amoureux du rugby, et le rester à vie. Nous, comme tant d’autres, on a chopé le virus aussi. Mais grâce à vous, on sait que ce n’est pas grave docteur. On va même tenter de propager ce beau virus. merci, et bonne saison…
Thierry Meurie a 52 ans. Dans la fleur de l’âge à l’échelle de la vie, mais un âge canonique pour poursuivre la pratique du rugby. Dangereux même s’exclameront rapidement certaines voix anti-ovales bien pensantes. Et pourtant, le doyen de la Douve, (nom du terrain du club de Luzech dont il défend les couleurs en réserve de promotion honneur), et peut être même doyen du rugby français évoluant en compétition officielle, est… médecin généraliste à la ville. L’occasion pour nous de prendre le pouls de ce passionné, et de lui demander pourquoi il continue à jouer. Sa réponse, qui a valeur d’une superbe déclaration d’amour pour notre sport, mérite d’être lue et relue… (par David Campese)
Formé à Cahors, sa ville natale, jusqu’en seniors, le jeune homme part ensuite à Caussade, pour quatre années. Puis, il rejoindra l’US Luzech où évoluaient les copains. Mais un arrêt prématuré autant pour raisons professionnelles que personnelles, a laissé un sentiment d’amertume au toubib : « Je ressentais comme un goût d’inachevé, et cette sensation m’a toujours poussé à préparer mon sac à chaque début de saison. Et j’ai sauté le pas l’an dernier. Le pari s’est très bien passé, tellement bien que j’ai rempilé encore cette année. Oui, j’ai osé refouler le pré avec les fils de mes copains. »
Un brin d’ironie au passage, mais la réalité est là. Un sacré défi même pour celui qui a occupé tous les postes à l’arrière, du 9 au 15, même si c’est au poste de centre que Thierry a connu des sélections départementales et régionales. Un challenge personnel qui lui confère le droit (et la responsabilité) d’être comme un « porte parole » ou un ambassadeur du rugby à travers le temps, pour tous les parents qui s’interrogent depuis quelques semaines sur le bien fondé d’inscrire leur fiston dans une école de rugby, la faute à une médiatisation malsaine ou mal orientée, qui place le rugby au banc des accusés.
Thierry Meurie lui, a un autre avis. Il l’exprime avec autant de sincérité que de conviction, presque une déclaration d’amour pour le ballon ovale et ses valeurs décriées parfois : « Le rugby à XV est un sport noble où l’humilité côtoie l’orgueil, où le respect s’associe à la ruse, où l’individualité n’est rien sans la solidarité. Toutes ces valeurs font de ce sport une école de la vie incroyable qui inculque le courage, la combativité, l’amitié, la persévérance et la patience, le goût de l’effort à tous nos jeunes qui me paraissent bien plus en danger dans nos rues, que sur un pré à se disputer un bout de cuir. À l’heure de toutes les polémiques sur la dangerosité de ce sport, je voudrais dire à tous ces parents inquiets que le corps arbitral a extrêmement bien travaillé pour tous nos jeunes. Tout est mis en œuvre pour leur sécurité. C’est aussi cela qui m’a incité à rechausser les crampons, l’absence de violence et de jeu dur pour nous qui formons une grande majorité des joueurs français. Après 27 années de pratique sans retenue et 19 ans d’arrêt, je voudrais que les personnes ne voient pas en moi un farfelu mais plutôt un amoureux de ce sport qui lui a beaucoup donné, dont une santé physique et mentale qui l’ont autorisé à traverser les décennies avec succès, et devenir une personne respectée et respectueuse. Alors vous parents hésitants, donnez à vos enfants une chance supplémentaire de devenir une personne bien, et armée pour la vie. »
Après une telle déclaration, on ne peut que tomber amoureux du rugby, et le rester à vie. Nous, comme tant d’autres, on a chopé le virus aussi. Mais grâce à vous, on sait que ce n’est pas grave docteur. On va même tenter de propager ce beau virus. merci, et bonne saison…
Magnifique